Après une quinzaine d'années passées à travailler en presse quotidienne, où il était spécialisé en Publication assistée par ordinateur (PAO) et contenu Web, Claude Le Brize, 47 ans, a décidé de lancer sa propre entreprise. « Tout a démarré en 2012, suite à un constat assez simple, explique ce dernier. J'étais usager régulier du train et systématiquement confronté de manière immersive à la pauvreté des services en gare. Cet endroit, dont la fréquentation est extrêmement forte, est une sorte de grande galerie marchande qui n'a, généralement, pas ou peu de magasins. Je me suis dit qu'il faudrait faire converger l'économie locale vers ce lieu de passage permanent ». L'idée en tête, l'entrepreneur a commencé à essayer de trouver des solutions pour pallier ce problème, et, pourquoi pas, dynamiser le commerce local. Après en avoir parlé un peu autour de lui, il met en place un dossier qui lui permet, fin 2013, de présenter son projet à la direction de la SNCF, puis directement à Guillaume Pepy, le président. Ce dernier décide de soutenir le projet et d'en devenir partenaire... sans contrepartie. Un an plus tard, fin 2014, Claude Le Brize quitte le groupe Télégramme, au sein duquel il travaillait depuis 14 ans, et dépose immédiatement les statuts de sa nouvelle société : Dropbird. Avec l'aide de deux associés, Antoine Ducroq, son ancien professeur de droit à l'École des mines, et Jérôme Perelman, ancien camarade de promo, l'entrepreneur se lance dans le projet.
Boutique virtuelle et écolo
Dropbird se présente comme une plateforme Web de type « marketplace » (« comme Amazon ou eBay, par exemple »), où les commerçants de chaque ville pourront payer « une forme d'abonnement » pour avoir une boutique virtuelle hébergée. Cette boutique leur permettra de répondre aux attentes des usagers SNCF fréquentant la gare la plus proche, au départ comme à l'arrivée. « Par le biais de la CCI, j'ai déjà rencontré de nombreux commerçants et nous avons des retours très positifs et des demandes. Ce système leur permettra de toucher une clientèle supplémentaire et de profiter d'une vitrine virtuelle ». Pour l'heure, la jeune entreprise vise plutôt des produits dits « secs ». Autrement dit, pas d'alimentaire dépendant de la chaîne de froid, mais plutôt « tout ce qui est bijoux, articles de parfumerie, vêtements, chocolaterie, cadeaux et autres ». L'un des premiers acteurs (de taille) à avoir dit oui est d'ailleurs la librairie Dialogues. Claude Le Brize vient tout juste d'obtenir les clés d'un local situé en gare de Brest, où le système de « pick and collect » pourra être mis en place. Quant au transport des marchandises, c'est l'équipe de Dropbird qui s'en chargera. En véhicule électrique, qui plus est. « Les sociétés avec lesquelles je veux travailler sont bretonnes », ajoute le gérant. Pour les deux et quatre roues qui effectueront les trajets entre les boutiques et le local-entrepôt, un partenariat avec Bolloré et ses BlueCars finistériennes serait en discussion.
Contact
Dropbird, 135, rue Claude-Chappe, à Télécom Bretagne, à Plouzané.